Si les pierres, la terre ou le mouvement des planètes ne se préoccupent pas du destin de l’homme, le graveur veut se concentrer sur ce thème qui lui est cher. Dans les vies parallèles, nulle expression de la richesse, les hommes, pareils à des flammes vivantes, évoluent dans une pauvreté déconcertante. On peut y voir un état d’indigence ou de privation extrême mais également, dans leur nudité primordiale, une forme d’évasion, un dépouillement vers l’Essentiel. Ce désir de liberté et de bonheur doit leur permettre d’affronter les défis du monde. Observez- les, ils avancent en courant ou en trébuchant. Cet élan vers l’Infini est la clé de ce monde de l’esprit où résident les valeurs profondes, absolues. Les hommes progressent par un engagement sans cesse renouvelé, par une libération intérieure et extérieure. « Il n’y a que le don de soi qui rende libre » (Maurice Zundel). Dans l’ocre rouge de la sanguine les vies parallèles nous entraînent dans une atmosphère surprenante. Loin de « l’image traditionnelle, solennelle et noble de l’homme, parée de toutes les offrandes du passé », la gravure veut « se tourner vers notre contemporain nu, qui crie tel un nouveau-né dans les couches sales de cette époque » (Walter Benjamin, Expérience et pauvreté).
Cuivre: 90 mm x 126 mm (base x hauteur), septembre 2024
Manière noire/ pointe sèche sur papier Zerkall 270 gr, encres Charbonnel sanguine, dimension de la feuille: 160 mm x 250 mm. Imprimé par l’auteur sur une presse chalcographique Bendini.
Tirage rare, limité à 20 exemplaires, numérotés 1/20 – 20/20